Mes méfaits inpunis

Ils furent heureux...

Ils furent heureux...

par Dominique Watrin
et Philippe de Kemmeter
Editions du Seuil, 28 p., 2006.

Ils furent heureux… et après ?

« Ils furent heureux et ils eurent beaucoup d’enfants ». Beaucoup d’histoires pour petits enfants sages (et grands enfants méchants) se terminent comme ça. Mais quelqu’un a-t-il déjà songé à aller voir, derrière la dernière page de ces livres, ce qui se passe lorsque le récit est terminé ? Lorsque le prince charmant en a marre de son histoire et commettrait n'importe quel crime pour changer de monde… Pour la première fois, grâce à « Ils furent heureux.. », plongez dans les mystères d'une après-histoire pour enfants… pas comme les autres !

Une fable contre le bonheur formaté

C’est comme si Blanche Neige, Cendrillon et le Petit Poucet avaient passé un pacte avec le diable ! Dominique Watrin, l’humoriste belge qui ne sourit jamais, celui dont les drôles d’histoires sont à ne pas mettre entre les mains trop joyeuses, vient de publier son premier livre pour enfants.

Ce conte à ne plus dormir, même debout, répond à une question simple, jamais posée à ce jour : que fait un prince charmant lorsque son histoire vient de se terminer, lorsque la célèbre phrase « Ils furent heureux et ils eurent beaucoup d’enfants » vient de tomber et que le dessinateur vient de partir en vacances ? La réponse d’abord digne et paisible glisse vite vers un récit noir, délirant, à l’humour jubilatoire et décalé.

Tous les ingrédients sont réunis pour tordre le cou aux clichés des gentils contes pour enfants et faire hurler de rire grands et petits à partir de sept ans. À la retraite, l’ogre et le grand méchant loup ! Dans ce récit, le prince charmant réalise toutes les horreurs lui-même. Sous la baguette de Dominique Watrin, mais aussi sous les pinceaux de Philippe de Kemmeter dont les personnages à la physionomie sympathique et naïve décuplent la drôlerie du récit. Sans oublier les Editions du Seuil Jeunesse qui ont compromis leur belle réputation en publiant les élucubrations du tandem de déjantés.

Au départ de ce livre, il y a la fin classique d’un conte banal. À l’arrivée, la fin complètement inattendue d’un conte complètement fou. Et, entre les deux, un récit truffé de surprises délirantes. Le tout pour un plaidoyer féroce contre le bonheur formaté !

Les malheurs du bonheur !

Le prince découvrit très vite que la princesse Pauvrette qu’il avait enlevée aux vilains bandits souffrait d’une grave maladie transmise par le dessinateur : son visage était garni pour toujours d’un immense sourire, ce qui lui donnait un air idiot et l’empêchait évidemment de parler.

Où est le problème me direz-vous ? Quelqu’un qui ne parle pas a au moins l’avantage de ne pas raconter de bêtises. Sauf que, comme elle ne fermait pas la bouche à cause de son sourire, la princesse avait attrapé une très mauvaise haleine.
(pages 9-10)

La presse aime les histoires de méchants !

Un conte absolument fou qui met en scène un prince poussé à bout par une blonde au sourire béat.
(La Provence)

Une petite drôlerie grinçante, joyeux détournement de conte de fées.
(Le Républicain lorrain)

L’image du bonheur en question

Sur le plan pédagogique, Ils furent heureux… pose, dans l’ironie abrupte et la dérision, la question du bonheur. Et il ouvre la porte à une série d’interrogations qui peuvent être abordées en famille, en animation (mouvements de jeunesse,…) ou en classe, avec des enfants en âge d’enseignement primaire :

- Qu’est-ce que le bonheur ?
- Le bonheur est-il un droit ou un devoir ?
- Doit-on accepter le bonheur qu’on nous impose ?
- Le bonheur est-il le même pour tous ?
- Peut-on échapper au bonheur qu’on voudrait nous imposer ?
- Quelle est l’importance de la liberté dans le bonheur ?
- Le bonheur vient-il de nous ou d’ailleurs ?
- Comment construit-on son bonheur ?

D’autres réflexions peuvent également naître à propos de l’image du bonheur qui est véhiculée par la littérature, le cinéma, les médias, la publicité… Une discussion peut en découler avec un public d’enfants, d’éducateurs ou de parents sur :

- Quel est le modèle de bonheur prôné par la littérature enfantine (le cinéma, les médias, la publicité…) ?
- Cette image de bonheur présentée correspond-elle à la réalité ?
- Quels sont les dangers de cette présentation du bonheur ?
- Comment transmettre une image du bonheur qui aide à tendre vers un bonheur authentique ?

Autant de pistes de réflexion qui, grâce à une histoire au déroulement truffé de surprises déconcertantes, peuvent donc ouvrir le débat sur un thème universel.

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